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Ça "cent" mauvais...

Ça "cent" mauvais...

« [Les chefs] vont déguster les cents assiettes.  »
(Sandrine Quétier, sur TF1, le 25 juin 2015) 



FlècheCe que j'en pense


Entendu à deux reprises, hier soir, dans la bouche de Sandrine Quétier, lors du lancement de la nouvelle saison de MasterChef : « les cent-z-assiettes. »

Les Français, que l'on sait prompts à jouer les durs à cuire dès lors qu'il est question de langue, auraient-ils l'esprit de contradiction ? C'est qu'ils refusent d'ordinaire à quatre-vingts ce qu'ils s'empressent d'accorder aux vingt et cent qui ne sont pas multipliés : n'entend-on pas trop souvent prononcer quatre-vingts-h-euros mais cent-z-élèves ?

Il en eût été tout autrement − et c'est là que les choses se compliquent − si l'on eût employé des ou un déterminant indéfini comme « multiplicateur » de cent. Comparez : les cent élèves, ces cent élèves mais quelques cents élèves. Quel pataquès ! La faute à ces règles absconses et à tous ces noms commençant par une voyelle, me direz-vous avec une pincée de mauvaise foi. C'est fou comme notre présentatrice jouait tout à coup sur du velours, quand elle s'avisa de faire état de « cent... plats » !

Voir également le billet Cent.


Remarque : Soit dit en passant, la règle moderne d'accord des adjectifs numéraux − « tout à fait arbitraire », ainsi que se plaît à le rappeler Grevisse − a beaucoup évolué au cours des siècles. Pour preuve, ces exemples cités par l'auteur du Bon Usage : « Ce premier de Mars mille cinq cens quatre vingts » (Montaigne) ; « Deux cent vaisseaux » (Voltaire) ; « Deux mille six cens quatre-vingt enfans » (Montesquieu) ; « neuf cens mille » (quatrième édition du Dictionnaire de l'Académie).

 

Flèche

Ce qu'il conviendrait de dire


Ils vont déguster les cent-t-assiettes (comme on dit cent ans).

 

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U
Après les sans-dents, on s'en prend maintenant aux sans-assiettes... les chefs sont décidément incorrigibles !
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