« J'ai rencontré des gens vraiment extras, très professionnels » (sur le tournage du film d'animation Maya l'abeille).
(Jennifer Franco, sur midilibre.fr, le 4 février 2015)
Ce que j'en pense
Mais quelle abeille a donc piqué notre journaliste pour qu'il se sente autorisé à accorder en nombre l'adjectif extra, abréviation de extraordinaire (1) ? C'est que Girodet − à l'instar de Littré, de Thomas et de l'Académie − est catégorique : « extra, comme nom ou comme adjectif, est toujours invariable. »
Mais voilà : en français, les choses ne sont malheureusement pas aussi simples, et nombreux sont les spécialistes à prendre un malin plaisir à aller butiner sous d'autres cieux. Ainsi, Bescherelle note que, si l'adjectif − qui se dit d'un produit de qualité supérieure et, familièrement, de ce qui est très bien, très agréable − reste en effet invariable, le pluriel en s tend à se généraliser pour le nom, qui désigne une dépense inhabituelle, une activité rémunérée exercée en supplément d'un emploi principal ou un prestataire de service employé pour un temps limité : Des fruits extra. Faire des extra(s) comme serveur. Engager des extra(s) pour une réception. Hanse va encore plus loin : « Un extra, des extras. Une boisson extra, des boissons extra, ou mieux : des boissons extras. » Mieux ? Gageons que l'usager de la langue aura du mal à faire son miel d'avis aussi contradictoires que ceux de nos experts, lesquels pourraient bien finir par lui coller... le bourdon !
(1) Ou, selon Grevisse : « élément de composition employé adjectivement. »
Ce qu'il conviendrait de dire
Des gens vraiment extra (selon l'Académie).