Si l'usage reste particulièrement flottant concernant l'accord de c'est (et de ses formes conjuguées), il convient de préciser quelques principes.
Rappel de la règle
C'est, suivi d'un nom ou d'un pronom au pluriel, s'accorde de préférence avec celui-ci sauf :
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Dans tous les autres cas où le présentatif c'est est suivi du pluriel, l'accord est « de meilleure langue » selon l'Académie (sans que le singulier soit pour autant incorrect).
Ce sont eux qui m'en ont parlé (de préférence à C'est eux, qui appartiendrait contre toute logique au registre familier).
Tout ça, ce sont des histoires. C'étaient des paroles en l'air.
Ce sont mon père et ma mère qui sont responsables (de préférence à C'est mon père et ma mère).
Ce sont le football et le rugby qu'il préfère (de préférence à C'est...).
L'enfer, ce sont les autres (de préférence à c'est les autres, n'en déplaise à Sartre).
Ne seraient-ce point les soldes ?
Il semble que ce soient des incompétents !
Remarque 1 : La construction c'est... qui / que permet la mise en relief d'un sujet ou d'un complément.
C'est moi qui l'ai fait (et non qui l'a fait) mais C'est lui qui l'a fait.
C'est toi qui es énervé !
C'est de ton avenir qu'il s'agit (de préférence à C'est ton avenir dont il s'agit, considéré comme archaïque ; et non C'est de ton avenir dont il s'agit, qui relève du pléonasme syntaxique).
C'est de lui que je parle (de préférence à C'est lui dont je parle ; et non C'est de lui dont je parle).
Les mêmes remarques valent pour c'est à vous que je parle (et non à qui je parle).C'est là que j'habite (de préférence à C'est là où j'habite, là = à cet endroit et où étant considérés comme deux indications de lieu redondantes par certains grammairiens – mais plus par l'Académie) mais C'est l'endroit où j'habite.
Remarque 2 : La tournure interrogative c'est qui qui, d'une lourdeur pachydermique, relève du langage populaire et est à proscrire.
Remarque 3 : Avec ceci, cela, tout ce qui, etc., l'accord du verbe se fait comme avec ce. Du reste, l'usage actuel tend à reprendre le sujet par ce.
Tout cela ne sont que des bêtises (ou Tout cela, ce ne sont que des bêtises).
Remarque 4 : En raison de l'indistinction, à l'oral, entre c'était, ce soit et c'étaient, ce soient, ceux-ci sont souvent concurrencés à l'écrit par ceux-là, sans que cela soit incorrect.
Était-ce des menaces ? (au lieu de Étaient-ce des menaces ?)
« Il semble que ce soit des soldats canadiens » (Thomas).
Remarque 5 : Serait-ce, fût-ce, ne serait-ce que, ne fût-ce que (pour introduire un renchérissement, une précision) sont des formes figées (conjuguées à l'imparfait du subjonctif) qui restent invariables.
Tous les risques, fût-ce les plus improbables, seront envisagés (et non fussent les plus improbables) mais on écrira correctement à la forme personnelle Tous les risques, fussent-ils les plus improbables.
Il souhaite te parler, ne fût-ce que quelques minutes (= même seulement quelques minutes).
Quant aux formes sont-ce, c'en sont, furent-ce, elles sont contraires à l'euphonie (et propices au jeu de mots ?) selon Girodet, qui prône alors le singulier : De telles paroles sont des injures ; oui, c'en est.
Remarque 6 : Selon Hanse, « ce doit être, ce peut être, ce ne saurait être suivent théoriquement la même règle que c'est ». Dans la pratique, le singulier l'emporte souvent, surtout au présent où les formes verbales diffèrent à l'oral : Ce doit être eux mais Ce devrait (ou devraient) être eux.
(source : legroupement.com)
N'en déplaise à Françoise Hardy,
on dira correctement :
« C'est à l'amour que je pense ».