« Elle a été signalée hier en fin de soirée aux alentours de 22 heures à Gruissan par un pécheur » (à propos de l'ourse Viviane, qui s'était échappée de la réserve animalière de Sigean, dans l'Aude).
(paru sur lefigaro.fr, le 7 juillet 2013)
Ce que j'en pense
Fallait-il que le « sauveur » de Viviane ait des manières d'ours mal léché pour se voir ainsi qualifier de pécheur !
Loin de moi l'intention de jeter un pavé – fût-il la propriété dudit plantigrade (*) – dans la mare, mais il convient de rappeler que pêcheur (pêcheuse au féminin) s'écrit avec un accent circonflexe quand il s'agit du substantif dérivé du verbe pêcher (emprunté du latin piscari, « prendre du poisson »). On se gardera de toute confusion avec l'homophone pécheur (pécheresse au féminin), doté cette fois d'un accent aigu, qui appartient à la famille de pécher (issu du latin peccare, « faire un faux pas, faire une faute »). Comparez : Le pêcheur va à la pêche en utilisant un fil de soie rose pêche. Le pécheur a commis un péché en volant une pêche juteuse.
Gageons que notre journaliste aura depuis expié sa faute...
(*) L'expression figurée (jeter) le pavé de l'ours signifie « nuire par maladresse à une personne en ayant eu l'intention de l'aider », par allusion à la fable de La Fontaine L'Ours et l'Amateur de jardin.
Voir également le billet Accord des adjectifs numéraux.
Ce qu'il conviendrait de dire
L'ourse a été signalée par un pêcheur.