Le mot bonhomme n’a pas le même pluriel selon qu’il est nom ou adjectif.
En tant que nom, bonhomme voit chacun des deux éléments qui le composent prendre la marque du pluriel : on écrira donc des bonshommes (avec un s intercalaire), que l'on prononcera bonzome.
Les deux vieux bonshommes du Muppet Show.
Ils ont fait des bonshommes de neige (de préférence à des bonhommes de neige, cf. remarque ci-dessous).
Quand bonhomme est adjectif, seul le dernier élément prend la marque du pluriel : des airs bonhommes (= empreints de bonhomie, de bienveillance).
Remarque 1 : On constate la même autonomie des éléments entrant dans la composition de madame, mademoiselle, monsieur et monseigneur, qui font au pluriel mesdames, mesdemoiselles, messieurs et messeigneurs (le pluriel monseigneurs est « familier et parfois ironique », selon l'Académie). De même, gentilhomme devient au pluriel gentilshommes... mais pas le substantif dérivé gentilhommière (des gentilhommières), qui désigne le petit château ou manoir ayant appartenu à un gentilhomme.
Remarque 2 : Bescherelle ajoute : « Toutefois, en langue courante et en particulier pour l'expression bonhomme de neige, on rencontre souvent le pluriel bonhommes », vraisemblablement sous l'influence de la prononciation enfantine. À éviter dans la langue soignée.
Remarque 3 : On notera que bonhomie (= caractère bienveillant) ne prend qu'un m alors que bonhomme en compte deux. Bien que cette anomalie ait été rectifiée en 1990, la plupart des dictionnaires rechignent encore à écrire bonhommie avec deux m.
Livre de Tina MacNaughton, Editions Milan Jeunesse