Encore convient-il, avant de venir conter fleurette à sa belle, cœur et guitare en bandoulière, de lancer une œillade appuyée... à sa montre (sans pour autant compter son temps) ! C'est que le style de la musique et la teneur des propos varient en fonction de la course du soleil.
Le matin, on privilégiera l'aubade (emprunté de l'ancien français albade, du latin albus, « blanc »), « concert donné en plein air, vers l'aube du jour, à la porte ou sous les fenêtres d'une personne pour lui faire honneur, lui rendre hommage », souvenir romantique des poèmes que les troubadours déclamaient au chant du coq.
Le soir sera réservé à la sérénade (emprunté de l'italien serenata, « soir serein », pris au sens de sera, « soir »), « concert de voix ou d'instruments, que l'on donne le soir, la nuit, dans la rue sous les fenêtres de quelqu'un ».
À toute heure de la journée, on se gardera donc de la méprise qui consisterait à faire donner l'aubade à la nuit tombante ou la sérénade au lever du soleil, eu égard à leur étymologie.
Remarque 1 : En termes de musique, la sérénade est une composition musicale, le plus souvent instrumentale, de forme libre.
Remarque 2 : Dans un registre ironique, les deux termes s'emploient pour désigner une manifestation bruyante, hostile ou moqueuse (sens proche de tapage, vacarme).
Reste à vérifier que la scène se déroule bien en fin de journée...
(La sérénade de Federico Andreotti, fin XIXe siècle)