Emprunté au XIIIe siècle du latin attrahere (« tirer à soi »), l'adjectif attractif signifie proprement « qui a le pouvoir d'attirer, qui exerce une attraction ».
Le pouvoir attractif de l'aimant sur le fer.
Sous l'influence de l'anglais attractive, attractif s'est depuis largement répandu, notamment dans la langue commerciale et publicitaire, comme synonyme de attrayant (participe présent de l'ancien verbe attraire, « séduire »), attirant, plaisant ou amusant. Il n'en demeure pas moins que cet emploi figuré est attesté de longue date dans notre lexique : « Leur langaiges attractifs » (Le livre et mistere du glorieux seigneur et martir saint Adrien, seconde moitié du XVe siècle), « Invencions de lÿesse attractives » (André de La Vigne, vers 1495), « Par signes (qui en amour sont incomparablement plus attractifz, efficaces et valables que parolles) le tira a part en sa maison » (Rabelais, vers 1532), « Mais ta parole est douce et attraitive » (Charles Fontaine, 1552, cité par Huguet), « Ce monde si attractif » (Étienne Pasquier, 1554), « Mais le sexe, à Paris, a la mine jolie, L'air attractif » (Jean-François Regnard, 1696), « Une vertu attractive s'exhale de ces vestiges de grandeur » (Chateaubriand, 1848), « Le centre de cette soirée, le point attractif qui l'avait fait venir, c'était Mme Verdurin » (Proust, 1923), « Cette chambre attractive » (Cocteau, 1929).
Il n'est donc nullement besoin de recourir à la langue anglaise pour restituer à l'adjectif français attractif son sens figuré parfaitement admissible. Pour autant, ceux qui désirent limiter l'emploi de attractif à son sens propre peuvent affronter l'embarras d'un choix aussi large que séduisant :
Des prix avantageux, intéressants, compétitifs (de préférence à Des prix attractifs).
Une femme attirante, séduisante (de préférence à Une femme attractive).
Un spectacle attrayant. Il n'y a rien de vraiment attrayant dans ce travail.
Remarque 1 : Certains font la distinction entre attractif (« qui présente un intérêt, un avantage ») et attrayant (« qui présente un attrait, qui plaît ») : Des prix attractifs mais Une beauté attrayante ; « Une proposition attractive. Un spectacle attrayant » (Larousse en ligne).
Dupré, quant à lui, note que attrayant diffère de attirant (« qui attire, qui séduit ») « par une pointe d'agrément ».
Remarque 2 : Le substantif attractivité ne jouit pas de la même tolérance que l'adjectif attractif. Ignoré par le Dictionnaire de l'Académie, considéré par Robert comme un « néologisme prétentieux et peu utile par rapport à attrait », il est pourtant attesté sous quelques plumes avisées : « Quant aux choses, elles ont perdu pour moi leur attractivité » (frères Goncourt, 1871), « Nous ne pouvions nous défendre d'une attractivité de nos chambres sur nous » (Francis Poictevin, 1892), « Quelle attractivité peuvent exercer les académies vis-à-vis des grands esprits ? » (Gabriel de Broglie, 2007), « Attractivité d'une culture » (Xavier Darcos, 2011), « Ces contenus qui présentent toujours une forte attractivité » (Alain Rey et Gilles Siouffi, 2016).
Ou Rendre plus attrayant, plus intéressant...