« Il est des jeux dangereux qui devraient être interdits à un responsable politique se prenant pour un Clémenceau des temps modernes » (à propos de Manuel Valls, photo ci-contre).
(Jack Dion, sur marianne.net, le 10 janvier 2014)
(photo Wikipédia sous licence GFDL par Jackolan1)
Ce que j'en pense
« Bien que sa première syllabe se prononce "clé", le patronyme du "Tigre" ne prend pas d'accent aigu », précise Jacques Capelovici dans son Guide du français correct. De fait, Clemenceau fait partie de ces noms propres − avec Gallieni, Grevisse, Perec, Trenet et quelques autres −, dont la graphie ne correspond pas forcément à la prononciation.
En l'espèce, même tête nue, le e de Clemenceau fait encore débat : c'est que l'usage a longtemps été hésitant sur la prononciation des e de première syllabe en français. On sait par exemple, grâce à Littré, que désir s'est également écrit desir et prononcé dezir (voire dzir), quand premier se disait prémié au temps de Corneille. On ne s'étonnera donc guère d'apprendre − dans Influence de l'orthographe sur la prononciation du français, de Vladimir Buben (1935) − que notre félin national prononçait son nom cleumenceau et se mettait en rage à la seule vue d’un accent sur sa griffe.
De là à faire porter le chapeau à notre ministre...
Ce qu'il conviendrait de dire
Il se prend pour un Clemenceau des temps modernes.