• Inclu

    « Le titre de l'éditorial, sur la Une de l'édition de mardi, sonne comme une véritable claque » (à propos de l'article du journal Le Monde intitulé Mettre fin au jeu de dupes des ministres verts).

    (paru sur nouvelobs.com, le 25 septembre 2012) 



    FlècheCe que j'en pense


    Sans doute s'agit-il d'une claque majuscule... Ce n'est pas une raison pour affubler la première page d'un journal, quel qu'il soit, d'autre chose que de la minuscule qui sied à tout nom commun. Quant au risque de confusion entre cet emploi substantivé de l'adjectif numéral un, une et ledit adjectif, l'article ou le pronom, il est réduit à... zéro (la une d'un journal mais l'une d'entre elles).


    Remarque : Ce substantif féminin est logiquement variable : Lire toutes les unes (on se gardera de faire ici la liaison).

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Le titre de l'éditorial, sur la une.

     


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  • Sans délai(s)

    « [Les ministres Arnaud Montebourg, photo ci-contre, et Fleur Pellerin] souhaitent que des explications claires et transparentes soient apportées sans délais » (à la suite de la présumée défaillance survenue sur le réseau Facebook).

    (dépêche AFP reprise sur lefigaro.fr, nouvelobs.com, lemonde.fr, etc., le 25 septembre 2012)

    (photo wikipédia sous licence GFDL par Travail personnel)

     

    Sans encombre(s)

    « Mais beaucoup d'autres, qui votaient depuis des années sans encombres, sont aujourd'hui en proie à un cauchemar bureaucratique. »

    (Philippe Coste, dans L'Express n° 3195, sept. 2012)

     

    FlècheCe que j'en pense


    Il ne s'agit pas là de fautes à proprement parler, seulement de graphies contraires à l'usage. En effet, si le substantif précédé de sans peut s'écrire au singulier ou au pluriel selon le nombre qu'il aurait dans la tournure positive (un gilet avec des manchesun gilet sans manches), les noms abstraits ainsi que la plupart des locutions adverbiales s'écrivent au singulier : sans doute, sans délai, sans encombre, etc.


    Voir également le billet Accord avec pas de et sans.


    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Ils souhaitent que des explications claires soient apportées sans délai (selon la graphie retenue par l'Académie, le Robert et le Petit Larousse illustrés).

    Ils votaient depuis des années sans encombre (idem).

     


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  • Inclu

    « Ils ont signé un accord avec leurs alliés socialistes, mais jamais celui-ci n’a inclu le traité européen » (à propos d'Europe Écologie - Les Verts, dont le conseil fédéral menace de ne pas ratifier ledit traité).
    (Quentin Laurent, sur liberation.fr, le 24 septembre 2012) 

     

    FlècheCe que j'en pense


    D'aucuns concluront que la langue française manque singulièrement de cohérence. Jugez-en plutôt : on écrit conclu, exclu mais inclus, occlus, perclus, reclus ! Pourquoi diable certains participes passés de verbes en -clure ont-ils conservé leur s étymologique (souvenir des participes latins en -clusus) et pas d'autres ?

    Il se trouve que les graphies conclus et exclus coexistèrent avec les formes conclu (ou conclud) et exclu jusqu'au XVIIIe siècle (cf. Furetière, Littré et Académie), avant de perdre définitivement leur s final, vraisemblablement sous l'influence de la grande famille des participes en u (bu, pu, su, vu, etc.).

    Ledit s s'est, en revanche, maintenu dans les participes passés qui furent avant tout employés comme adjectifs. Ainsi, seul inclus, attesté dès le XIVe siècle, est enregistré dans la première édition (1694) du Dictionnaire de l'Académie, comme « participe passé du verbe inclurre qui n'a plus d'usage » alors que celui-ci n'avait vu le jour qu'à la fin du XVIe siècle ; dans le même ouvrage figurent déjà les infinitifs conclurre et exclurre (graphies de l'époque)... Lorsque, en 1878, inclure fait enfin son entrée officielle dans ledit Dictionnaire, il est trop tard pour rattacher son participe passé à la famille précédente : l'antériorité et la prééminence de l'adjectif sur le verbe valent à inclus la persistance de sa terminaison singulière, quoique conforme à l'étymologie.

    Il n'est pas exclu que ces quelques incohérences de notre langue aient eu raison de la vigilance de notre journaliste, réviseur inclus.


    Voir également le billet Conclure / Exclure / Inclure.


    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Jamais cet accord n’a inclus le traité européen.

     


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  • Le Général connût un pays


    « Vous êtes les enfants d'un grand pays. Plus encore que celui que connût le Général de Gaulle » (extrait supposé du discours de François Hollande à l'occasion des 50 ans de l'amitié franco-allemande).

    (Patrick Saint-Paul, sur lefigaro.fr, le 22 septembre 2012)



    (Charles de Gaulle, photo wikipédia sous licence GFDL par Egon Steiner)



    FlècheCe que j'en pense


    Le journaliste du Figaro a beau préalablement préciser que « contrairement à Charles de Gaulle (...), le président et la chancelière se sont exprimés chacun dans leur langue », j'ai un sérieux doute, tant les retranscriptions des propos du président français fluctuent d'un journal à l'autre : le correspondant de La Croix n'a-t-il pas cru entendre de son côté « Vous êtes les enfants d'un grand pays, plus grand encore que celui que visitait le général de Gaulle » ? C'est à se demander si François Hollande ne s'exprimait pas en latin dans le texte...

    À double titre, notre journaliste aurait mieux fait de s'en tenir à la version de ses confrères : d'une part, il aurait évité cette fâcheuse confusion entre les formes conjuguées du verbe connaître qui, au passé simple de l'indicatif et à l'imparfait du subjonctif, ne diffèrent que d'un petit – mais précieux – accent circonflexe ; d'autre part, il se serait abstenu d'affubler le général d'une majuscule qui ne sied guère aux noms de fonctions.


    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Un pays plus (grand) encore que celui que connut le général de Gaulle.

     


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  • New (-)York

    « Hasard du calendrier, Ségolène Royal et Valérie Trierweiler, l'ex et l'actuelle compagne du chef de l'Etat, seront en même temps le 26 septembre à New-York. »

    (dépêche AFP servilement reprise sur leparisien.fr, nouvelobs.com, lepoint.fr, etc., le 21 septembre 2012)

             (photo wikipédia)


    FlècheCe que j'en pense


    Encore un coup de Ségolène ? Encore un tweet de Valérie ? Même pas : encore une dépêche de l'AFP, que divers médias se contentent de recopier sans aucun contrôle préalable.

    Est-il besoin de rappeler que New York s'écrit sans trait d'union, quand ses habitants, les New-Yorkais, et l'avenue de New-York (Paris 16e) en prennent un ?

    Incohérent, dites-vous ? Pas si sûr...

    En français, dans une dénomination composée, tous les éléments, à l'exception de l'article initial, sont liés par des traits d'union, selon les règles typographiques en usage. Il en est ainsi des noms de rue : la rue de New-York, à Tremblay-en-France. Le cas de la ville de New York est différent : en l'absence de francisation (1), elle conserve sa graphie anglaise sans trait d'union ; en revanche, New-Yorkais est un nom (et un adjectif) composé français, qui prend le trait d'union comme dans Néo-Zélandais.

    (1) Rappelons que la ville de New York s'est d'abord appelée « Nouvelle-Amsterdam », avant d'être rebaptisée en 1664 en l'honneur du duc d'York.


    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Elles seront en même temps à New York.

     


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