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Une idée fixe
« Lors du G20 qui vient de se terminer à Saint-Pétersbourg, la communauté internationale s'est fixée comme objectif la transmission des informations entre les pays d'ici à 2015 » (à propos de la lutte contre la fraude fiscale).
(Marine Rabreau, sur lefigaro.fr, le 8 septembre 2013)
Ce que j'en pense
Il faut dire que les choses avaient mal commencé, avec la découverte de cet intertitre que je soumets à votre sagacité : Cahuzac, OffshoreLeaks: feux sur la fraude fiscale. Ne s'agit-il pas là d'une reproduction elliptique et frauduleuse de l'expression faire feu (au sens de « tirer avec une arme à feu »), où feu reste au singulier quel que soit le nombre de ses ennemis ?La poudre a fini de me monter au nez lorsque mon attention s'est fixée, quelques lignes plus loin, sur un accord non moins contestable. Si le verbe fixer, dans son acception de « déterminer, régler de façon précise », existe également à la forme pronominale (se fixer un but, un rendez-vous, un prix, des règles, etc.), son participe passé n'a, en effet, aucune raison de ne pas se plier à la sacro-sainte règle pesant sur tous ses semblables conjugués avec avoir : la communauté internationale a fixé quoi ? la transmission des informations, en guise d'objectif ; à qui ? à se, mis pour elle, complément d'objet indirect. Le complément d'objet direct étant placé après le participe, celui-ci reste invariable, insensible aux sirènes de l's-croquerie fiscale. On écrira donc correctement : Elle s'est fixé des objectifs. Les objectifs qu'elle s'est fixés.
L'accord du participe passé ? Une idée fixe, vous dis-je !
Voir également le billet Accord du participe passé des verbes pronominaux.Ce qu'il conviendrait de dire
La communauté internationale s'est fixé comme objectif la transmission des informations entre les pays d'ici à 2015.
Tags : se fixer, s'est fixé, participe passé, accord
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