• Gourmand, adjectif et substantif, signifie « qui mange avec avidité et avec excès » et aussi « qui prend plaisir à manger, qui apprécie la bonne chère ». Dans le premier sens, il est synonyme de glouton ; dans le second, il est très proche de gourmet (« personne qui apporte dans les plaisirs de la table une recherche de délicatesse et de raffinement »).

    Cet enfant est très gourmand. C'est un gourmand.

    Par métonymie, gourmand signifie également « qui montre de la gourmandise ».

    Elle a une bouche gourmande, un regard gourmand.

    On se gardera d'employer gourmand au sens étendu de « savoureux, délicieux, appétissant (voire gastronomique) », dans des expressions telles que dessert gourmand, chronique gourmande, recette gourmande, cuisine gourmande..., les inanimés ne pouvant pas montrer de gourmandise !

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    Remarque 1 : L'Académie, qui condamne sur son site Internet cette mode consistant à qualifier de gourmand non plus celui qui mange mais ce qui est mangé, est surprise en flagrant délit de contradiction à l'article « hé ! » de la neuvième édition de son Dictionnaire : « Répété, pour marquer une sorte d'adhésion gourmande, de complicité, parfois railleuse ou ironique. Hé, hé, je ne dis pas non. » C'est peu de dire que ce revirement nous laisse sur notre faim !

    Remarque 2 : Gourmand signifie également « rameau ne donnant pas de fruits ». Couper les gourmands d'un arbre fruitier.

    Gourmand

    Ce n'est pas la cuisine qui est gourmande, mais ceux qui l'apprécient !

     


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  • Un différend (avec un d final), c'est « un désaccord, une divergence d'opinion, un conflit ».

    J'ai eu un léger différend avec mon voisin.

    On se gardera de confondre ce nom avec l'adjectif différent (avec un t final) et avec différant, participe présent du verbe différer (= être différent).

    Ces deux objets sont d'un poids différent.

    Voici deux objets différant par leur poids.


    Astuce

    Moyen mnémotechnique : l'adjectif différent prend le t de autre ; le nom différend prend le d de désaccord.

     

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    Remarque 1 : D'après le Dictionnaire de l'Académie, différend serait une variante orthographique de différent. Selon toute vraisemblance, le d n'a été introduit que pour faciliter la distinction entre les deux acceptions du même mot, emprunté du latin differens (participe présent de differre, « être différent »).

    Remarque 2 : Seuls deux mots se terminent par -end : différend et révérend.

    Remarque 3 : On notera la... différence de prononciation entre l'adjectif différent (son en) et son quasi-homographe, le verbe différer conjugué à la troisième personne du pluriel de l'indicatif présent : (ils) diffèrent (son ère).

    Remarque 4 : Avec un c, différenciation désigne l'action de (se) différencier (La différenciation des espèces). Avec un t, différentiation correspond à l'opération mathématique par laquelle on obtient la différentielle d'une fonction ou d'une équation.

    Différend / Différent

    (source : notrefamille.com)

     


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  • Acceptation (du latin acceptare, « recevoir, consentir ») désigne le fait d'accepter quelque chose.

    L'acceptation d'un don, d'une offre.

    On se gardera de confondre ce mot

    avec son paronyme acception (du latin accipere, « comprendre »), qui correspond au sens particulier dans lequel un mot est employé.

    Les différentes acceptions du mot défense : action de se défendre ou dent de l'éléphant.

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    Remarque
    : Acception signifie également « égard, préférence », comme dans l'expression sans (faire) acception de (= sans accorder de préférence à).

    La justice ne fait acception (et non exceptionde personne ni de fortune (= sans faire entrer en ligne de compte la personne ni la fortune).

     

    Acception

    Livre de Louis-Sébastien Mercier, Editions Nabu Press

     


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  • Dans le sens de « voyager, circuler », le verbe aller (et autres semblables) peut se construire avec les prépositions à ou en selon que l'on se trouve à l'intérieur du moyen de transport (en voiture, en train, en avion, en bateau, en bus, en métro) ou dessus (à pied, à vélo, à moto, à cheval, à trottinette).

    On écrira donc, avec l'Académie : Aller, monter à bicyclette (puisque l'on dit, avec un déterminant : monter sur une bicyclette, et non pas dans une bicyclette).

    De même devrait-on s'habituer à dire : Il a traversé l'Atlantique à planche à voile.

    L'usage des skis se révèle logiquement plus... glissant. Si la plupart des grammairiens recommandent de dire à skis, Albert Dauzat fait justement remarquer, dans son Guide du bon usage (1954), qu'« on ne circule pas à pantoufles, à sabots » et opte donc pour l'expression en skis. La distinction provient, me semble-t-il, de ce que l'on considère, dans le premier cas, les planches sur lesquelles on glisse, et, dans le second, les chaussures que l'on enfile (ne dit-on pas chausser des skis comme on chausse des patins à roulettes ?).

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    Remarque
    : « On ne peut dire : aller en bicyclette... puisque en a le sens de dans », écrivait Maurice Rat en 1940. À y regarder de près, le sujet est moins simple qu'il n'y paraît. En effet, la préposition en vient du latin in qui signifie « dans » aussi bien que « sur », comme l'attestent les expressions : Christ en croix. Casque en tête. Mettre un genou en terre. Être en chemin. Être en selle, en croupe. Ce sens ancien de en, encore mentionné dans la neuvième édition du Dictionnaire de l'Académie, légitimerait à lui seul le tour en bicyclette. En outre, certains experts (dont Dauzat) considèrent que ladite préposition ne fait nullement référence à la situation à l'intérieur du véhicule, mais au seul moyen de transport : « En se justifie d'autant plus qu'un véhicule voisin, mû par des pédales, le tricycle, est encore plus incontestablement un véhicule et qu'il est illogique d'opposer en tricycle et à bicyclette » (Robert). « On a donc le choix entre à bicyclette et en bicyclette », concluent Hanse et Grevisse, citations à l'appui : « Je vous écris au retour d'une course à bicyclette », « Leur père est passé en bicyclette » (Gide) ; « Beaucoup sont à bicyclette, livres sous le bras », « Quand je me promenais en motocyclette » (Maurois) ; « Ce n'est pas lui [qu'elle] voit surgir à bicyclette », « Il était en vélo » (François Mauriac) ; « Il a délivré, parait-il, Paris à bicyclette », « Il est remonté en bicyclette » (Céline) ; « Jeunes garçons à bicyclette », « Je pars la semaine prochaine, en moto » (Beauvoir). Quelles qu'en soient les raisons, force est de reconnaître que l'usage courant préfère en... que le mode de locomotion en question nous protège ou non des intempéries (ne dit-on pas faire une promenade en canot ?).

    A bicyclette

    Partition pour piano de la chanson interprétée
    par Yves Montand, Editions CrocK'MusiC

     


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  • Étrange préposition que voilà, qui semble embarrasser jusqu'à nos meilleurs auteurs...

    Ainsi, Baudelaire, dans sa dédicace des Fleurs du Mal à Théophile Gautier, rendit hommage « au magicien ès langue française »... en commettant une singulière faute de syntaxe !

    En effet, de la même façon que des est la forme contractée de de les, ès provient de la contraction de en les. Par conséquent, la préposition ès ne peut être suivie que d'un nom au pluriel. Voilà pourquoi on écrira : docteur ès lettres (ou magicien ès lettres françaises, comme dut le corriger Baudelaire après avoir un temps opté pour un non moins singulier ès langues françaises) mais docteur en droit.

    Cette formulation archaïsante n'est plus guère employée que dans la dénomination de certains titres universitaires, avec le sens de « spécialiste, qualifié », mais peut se retrouver dans d'autres domaines (juridique, toponymique) ou dans un tour ironique :

    Agir, intervenir ès qualités (= au titre des fonctions que l'on exerce officiellement, et non à titre personnel).

    Se promener ès bois (= dans les bois).

    Verser une somme ès mains d'untel.

    C’était assurément un étudiant ès divers (Conan Doyle, traduit par Evelyn Colomb, 1956, Laffont) mais on parlera plus sérieusement de nos jours d'un étudiant en lettres.

    Dans le Roman de Renart, sire Renart est passé maître ès ruses...

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    Remarque 1 : On notera l'absence de trait d'union entre ès et le nom qui suit.

    Remarque 2 : On retrouve la préposition ès dans certains noms de villes : Riom-ès-Montagnes, au sens de « Riom en les montagnes » (en Auvergne), La Ville-ès-Nonais (en Bretagne), Pierrefitte-ès-Bois, Méry-ès-Bois et Sury-ès-Bois (dans le Centre), Manneville-ès-Plains et Saint-Riquier-ès-Plains (en Haute-Normandie), mais, contre toute logique, Saint-Alyre-ès-Montagne (en Auvergne).

    Remarque 3 : L'Académie recommande la prononciation esse, même si Littré préconise ê devant une consonne (ce qui est logique par comparaison à la contraction analogue des, mais peu identifiable à l'oreille).

    Remarque 4 : Emprunté du latin classique doctor, le docteur était à l'origine celui qui enseignait une doctrine (religieuse ou philosophique). Aujourd'hui, il désigne une personne qui est promue dans une université au grade le plus élevé (par l'obtention d'un doctorat, notamment). Spécialement, le docteur en médecine est devenu, par ellipse, le docteur dans l'usage actuel. Médecin reste de meilleure langue, afin d'éviter la confusion avec toute personne ayant reçu ce titre universitaire (docteur en psychologie, en théologie, etc.).

    Remarque 5 : À l'oral, on évitera toute confusion entre docteur ès... et doctoresse, féminin peu usité de docteur !

    docteur ès

    Eh non, il convient d'écrire « docteur en sport »... ou « docteur ès sports » !

     


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