• Emprunté du latin insequi, le verbe s'ensuivre signifie « suivre, venir à la suite » ainsi que « découler, résulter ». Essentiellement pronominal, il se conjugue comme suivre mais n'est plus utilisé qu'à l'infinitif et à la 3e personne du singulier et du pluriel.

    Dans les minutes qui s'ensuivirent.

    Jusqu'à ce que mort s'ensuive.

    Et tout ce qui s'ensuit. Étant donné ceci, il s'ensuit cela.

    Contrairement à s'en aller, s'ensuivre s'écrit en un seul mot et suit la même construction que s'enfuir. On retiendra donc que, s'il convient de dire il s'en est allé, la forme il s'en est suivi, pourtant courante, est aussi incongrue que il s'en est fui (pour il s'est enfui) ou il s'en est volé (pour il s'est envolé).

    Le premier choc pétrolier date de 1974. Il s'est ensuivi une longue période de chômage (et non Il s'en est suivi une longue période de chômage).

    Il a fait ceci, il s'en est ensuivi cela.

    Les mêmes problèmes se sont ensuivis.

    Astuce

    Dans le doute, il est toujours possible de recourir aux verbes découler, résulter, plus maniables : il en résulte que, il découle de cela (voire il suit de là) que.

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    Remarque 1 : L'erreur consistant à écrire (s')ensuivre en deux mots est fréquente et provient de la confusion suivante.
    Dans le sens de « découler, résulter », il est logique d'écrire il s'ensuit de là que..., d'où il s'en ensuit que... (formulation grammaticalement correcte quoique vieillie). Par souci d'euphonie (succession de deux en dans s'en ensuivre), l'usage a pris pour habitude d'en supprimer un (sur le même principe qui veut que l'on dise J'irai au lieu de J'y irai afin d'éviter le frottement des i, alors que l'on dit couramment J'y vais) : le pronom (d'où il s'ensuit que) ou le préfixe (d'où il s'en suit que). Autant la première formulation (il s'ensuit que ; ce qui s'ensuit) reste correcte dès lors que le contexte a déjà annoncé, en toute logique, la nature du pronom en mis pour de là ; autant la seconde heurte la raison, comme l'illustre l'analogie avec le verbe s'enfuir : de même qu'il est impropre d'écrire il s'en fuit (puisqu'on ne dit pas il se fuit de là, mais il fuit de là ou il s'enfuit de là), il est incorrect d'écrire il s'en suit (on ne se suit pas de là, se suivre ne signifiant pas découler).
    Contre toute cohérence grammaticale, l'omission du préfixe en du verbe s'ensuivre se rencontre pourtant fréquemment chez de bons auteurs, notamment aux temps composés : Il s'en est suivi des propos un peu vifs (Vigny) au lieu de Il s'en est ensuivi (où l'intercalation de est entre les deux en rend la formule plus acceptable pour l'oreille qu'à l'indicatif présent : Il s'en ensuit).

    Remarque 2 : Ceux qui, pour des considérations d'euphonie, rechignent à écrire : Il a fait ceci, il s'en ensuit que... peuvent opter pour la formulation suivante : Il a fait ceci, d'où il s'ensuit que... (en un seul mot !).

    Remarque 3 : À la différence de s'ensuivre, en n'est pas soudé à aller dans s'en aller. On dira donc de préférence : Je m'en suis allé (plutôt que Je me suis en allé).

    Remarque 4 : Dans tous les cas, on évitera d'écrire Il s'en n'est (en)suivi pour Il s'en est (en)suivi, par confusion phonétique.

    S'ensuivre

     


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  • On écrira en un seul mot et au singulier le nom féminin bienvenue (forme substantivée du participe passé de l’ancien verbe bienvenir, selon l'Académie), qui correspond à la formule d'accueil.

    Je vous souhaite à toutes la bienvenue.

    Bienvenue ! Bienvenue à tous ! Bienvenue à la maison !

    On se gardera de confondre ledit nom, d'une part, avec l'adjectif bienvenu (souvent employé substantivement) qui signifie « que l'on accueille avec plaisir, qui arrive à propos » ; d'autre part, avec la locution bien venu (en deux mots) qui signifie « effectivement venu » ou « qui se présente bien, qui arrive à propos ».

    Vous êtes toutes les bienvenues (substantif féminin).

    Messieurs, vous êtes bienvenus (adjectif) ou les bienvenus (substantif masculin).

    Elles sont bien venues, mais je les ai manquées (locution en deux mots).

    Une pluie bienvenue.

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    Remarque 1 : Si bienvenu(e), nom ou adjectif, s'écrit en un seul mot quand il s'agit de l'accueil d'une personne, il est des cas où l'hésitation est permise.

    Une idée bienvenue (= qui arrive à propos, à point nommé) ou Une idée bien venue (= bien faite, élégante, habile).

    Remarque 2 : De nos jours, l'adjectif malvenu s'écrit le plus souvent en un seul mot : Une remarque malvenue. Elle est malvenue à (ou de) se plaindre.

     

    BienvenueBienvenue

                                           Au choix...

     


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  • Après deux noms au singulier unis par la conjonction ou, le verbe se met au singulier ou au pluriel selon que l'un des noms exclut ou pas l'autre.

    Eric ou Jean est le père de l'enfant (c'est soit l'un, soit l'autre → singulier).

    Un homme ou une femme conviennent pour ce poste (l'un et l'autre conviennent → pluriel).

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    Remarque 1 : Si ou introduit un synonyme ou une explication entre virgules, l'accord se fait logiquement avec le terme auquel il se rapporte.

    Le lagerstroemia, ou lilas des Indes, est un arbuste à floraison estivale.

    Remarque 2 : Dans une tournure négative, on se doit de remplacer ou par ni (voir ce billet).

    Ni l'un ni l'autre ne conviennent pour ce poste.

     

    Accord avec "ou"

     


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  • Voilà trois adjectifs qui partagent l'idée de mesure (du latin modus).

    • Modéré (participe passé du verbe modérer) signifie « sans excès » voire « médiocre ». Il s'applique aux personnes et aux choses.

    Un homme modéré dans ses propos, un loyer modéré, une estime modérée.

    • Modeste (du latin modestus, modéré, mesuré) signifie « qui a de la retenue, réservé, sans faste » et, par extension, « qui est de peu d'importance ». Il s'applique aux personnes et aux choses.

    Une tenue modeste, un train de vie modeste.

    Faire le modeste (= affecter de réduire l'importance de ses mérites).

    • Modique (du latin modicus, modéré) signifie « qui est de peu de valeur ». Il ne s'applique qu'à des choses d'ordre pécuniaire.

    Une somme modique, des revenus modiques.

    Ainsi découvre-t-on que des prix, des coûts et des salaires peuvent être modérés (= sans éxagération), modestes (= peu importants) ou modiques (= insuffisants).

     

    Modeste

    Editions Hoëbeke

     


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  • On se gardera de confondre subi, participe passé du verbe subir, et l'adjectif subit (avec un t ne se prononçant pas au masculin) qui signifie « soudain, brusque ». Il s'agit de deux homophones (prononciation identique, mais sens différent).

    Un viol subi dans son enfance, une agression subie par une femme.

    Un mouvement subit, une envie subite, la mort subite du nourrisson.

    Le départ de sa femme a été fort subit mais Il a mal subi le départ de sa femme.

    L'opération qu'il a subie.

     

    Subit

     


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