• On hésite parfois à accorder les locutions adjectives fait main et fait maison, tournures elliptiques (et familières) de fait (à la) main et fait (comme à la) maison.

    Il ne faut pas (hésiter)... mais en ne faisant varier que le participe passé !

    Des confitures faites maison. Des confitures maison (maison, nom en apposition, est ici employé comme adjectif invariable).

    Des gants faits main ou, mieux, faits à la main.

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    Remarque 1
    : On notera l'absence de trait d'union entre fait et main / maison.

    Remarque 2 : On écrira de même : des vestes cousues main (pour cousues à la main, qui reste de meilleure langue). Au figuré, cousu main s'emploie comme adjectif ou comme nom au sens de « (travail) fait avec grand soin » : C'est du cousu main !

    Remarque 3 : Voir également l'article consacré au pluriel des noms mis en Apposition et celui consacré à Tour de main / Tournemain.

    Fait maison

    Livre d'Anne Brunner, Éditions La Plage.

     


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  • Quoi qu'en pensent certains, dialogue n'est pas réservé à une discusion entre deux personnes.

    Etymologiquement, dialogue est emprunté du latin dialogus (entretien) provenant lui-même du grec dialogos, constitué du préfixe dia- (au travers) et de logos (parole). Vous avez ma parole que cela n'a rien à voir avec le préfixe di- (deux, double) que d'aucuns croient y déceler, par analogie avec monologue.

    Un dialogue est donc un entretien entre deux personnes ou davantage.

    Le dialogue entre Pierre, Paul et Jacques.

    Le dialogue de Pierre et de Paul.

    Le dialogue de Paul avec Jacques.

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    Anecdote : On raconte que c'est en 1975 que M. Giscard d'Estaing, alors président de la République, inventa le mot trialogue pour évoquer un projet de coopération à trois (entre l'Afrique, les pays arabes et les firmes européennes). Au risque de conforter certains dans l'idée que dialogue aurait quelque rapport avec le nombre deux !...

     

    Dialogue

    Pochette de l'album de Danakil.

     


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  • Il arrive parfois d'hésiter sur la place du h à l'intérieur de certains mots, d'autant plus qu'il s'agit d'une lettre que l'on ne prononce pas... et donc que l'on n'entend pas !

    Voici les principales difficultés que l'on peut rencontrer.

     

    Abhorrer (= haïr)
    Adhérer
    Annihiler (= anéantir, du latin nihil, rien)
    Apothicaire (= pharmacien)
    Arrhes
    Athlète
    Chrysanthème
    Compréhensif
    Dahlia
    Ecchymose (= bleu)
    Épithète
    Esthétique
    Ethnologie (du grec ethnos, peuple)
    Éthylique
    Euthanasie
    Exhaler
    Exhaustif
    Exhiber
    Exhorter (= encourager)
    Exhumer
    Haschich
    Hypoténuse
    Hypothèque
    Inhaler
    Inhérent
    Labyrinthe
    -lithique (du grec lithos, pierre : néolithique, paléolithique...)
    Myrrhe (= résine odorante)
    Mythologie
    Ornithorynque (= mammifère australien)
    Ortho- (du grec orthos, droit : orthographe, orthophoniste...)
    Oto-rhino-laryngologiste (= spécialiste ORL)
    Philanthropie
    Piranha
    Plinthe
    Psychopathe
    Pythagore
    Rédhibitoire
    Rhapsodie (= poème ou œuvre musicale)
    Rhésus
    Rhétorique
    Rhinite
    Rhododendron
    Rhubarbe
    Rythme
    Schéma
    Silhouette
    Stakhanovisme (= méthode de travail soviétique)
    Stéthoscope
    Sympathique
    Térébenthine
    -thèque (du grec thêkê, armoire : bibliothèque, médiathèque...)
    -thèse (hypothèse, parenthèse, synthèse...)
    Thorax
    Thune (= pièce en argot)
    Thuya
    Thym
    Véhément
    Walhalla (= paradis scandinave)

     

    Remarque : On notera que coryza, étymologie, exalter, exaucer, exorbitant, exubérant, métempsycose (réincarnation de l'âme), néandertalien... s'écrivent sans h. Par ailleurs, on veillera à ne pas mettre de h après le t de catéchisme et de philatélie.

     

    Homme à la hache

    L'homme à la hache de Paul Gauguin
    (source wikipedia)

     


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  • Voilà un mot sur le genre duquel on a tôt fait de perdre son latin, puisque celui-ci présente la singularité de varier selon le contexte... jusqu'à présenter les deux statuts (masculin et féminin) dans la même phrase !

    Son étymologie latine – justement – le suppose féminin [gens, gentis qui a donné l'ancien nom féminin gent signifiant « espèce » (la gent féminine) et dont gens n'est autre que le pluriel] mais l'idée qu'il exprime est celle de l'homme en général, donc du genre masculin. Pour Paul Dupré, « gens est lexicalement féminin, mais syntaxiquement masculin ». Bref, un cas d'« ambivalence grammaticale », genre chevalier d'Éon des Lettres, qui nous vaut l'une des règles les plus arbitraires, les plus fantaisistes et les plus déconcertantes de la langue française. Jugez-en plutôt :

    AstucePour simplifier (si tant est que cela soit possible), gens est masculin sauf quand il est immédiatement précédé d'un adjectif (ou d'un participe passé) à forme féminine distincte (l'accord au féminin n'étant pas étendu aux autres éléments de la phrase, sauf pour les adjectifs tout et quel).


    Et encore, il faut que gens n'ait pas de complément du nom (désignant une qualité, une profession, un état). Toute une histoire, vous dis-je ! De quoi définitivement lui préférer hommes ou personnes, d'un genre moins capricieux.

    Ce sont des gens mal intentionnés (l'adjectif est après le nom → le masculin l'emporte) mais Ce sont de bonnes gens, de petites gens, de vraies gens.

    De sottes gens mais Des gens sots.

    De bons et braves gens mais De braves et bonnes gens (c'est l'adjectif placé immédiatement avant gens qui commande son genre).

    Quels braves gens, quels jeunes gens (brave, jeune sont des adjectifs des deux genres → le masculin l'emporte) mais Quelles gens avez-vous invités ? (si absurde que cela puisse paraître !).

    Tous les gens sensés, tous les honnêtes gens, tous ces gens-là mais Toutes les vieilles gens (tous reste au masculin, sauf si gens est immédiatement précédé d'un adjectif à forme féminine distincte ou si gens est suivi d'un mot déterminatif).

    Rendre heureux les gens que l'on aime ! (l'article les sépare heureux de gens → le masculin l'emporte).

    Il y avait de nombreux gens d'Église (gens a un complément du nom → le masculin l'emporte).

    Délaissés par leurs familles, les vieilles gens sont souvent méfiants.

    Qu’est-ce qu’ils diraient, toutes ces bonnes gens ? (Hanse) [le pronom personnel reste au masculin dans tous les cas].

    Quels qu'ils soient, inutile d'accorder de l'importance à ces gens.

    Il y a certaines gens qui sont bien sots (Littré) mais Certains de ces gens.

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    Remarque 1
    : Gens est toujours au masculin pluriel au sens ancien de « domestiques, serviteurs » ou de « partisans ».

    Remarque 2 : De même, jeunes gens est toujours masculin et s'emploie souvent comme pluriel de jeune homme.

    Remarque 3 : On se gardera de faire la confusion entre l'ancien nom féminin gent (sans e final et prononcé jen) de la gent féminine et l'adjectif gent (« noble, bien né », puis « gentil, plaisant ») de gente dame.

    Remarque 4 : On notera que l'ambivalence du mot gens n'est pas sans rappeler quelques autres casse-tête du genre : Cette petite crapule de Jimmy finira bien par être pris(e) !

    Gens

     

     


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  • Comme l'écrit Bruno Dewaele (voir bibliographie), « le f est la consonne que les Français adorent doubler à tort : la gifle leur apparaît plus cinglante avec un f supplémentaire, la gaufre plus consistante, la pantoufle plus fourrée ».

    Si vous faites partie de ceux qui, comme moi, hésitent parfois sur le doublement de cette consonne, voici une liste des principales difficultés rencontrées.

     

    Un "f"Deux "f"
    Agrafe
    Affable (= courtois)
    Bafouer
    Affoler
    Bâfrer
    Affres (= tourments)
    Balafre
    Affréter
    Boursouflure *
    Ébouriffer
    Carafe
    Efféminé
    Déférer
    Effilocher
    Déformer
    Effluve (nom masculin)
    Échafaud
    Effréné
    Éfaufiler (= tirer les fils)
    Esclaffer (s')
    Érafler
    Gaffe
    Esbroufe Gouffre
    Gaufre
    Graffiti
    Girafe Griffe
    Moufle Joufflu
    Mufle
    Offertoire
    Pantoufle
    Officier
    Parafe
    Paraffine
    Persifler *
    Raffiner
    Proférer
    Raffoler
    Profession Rebuffade (= refus)
    Profusion
    Siffler
    Rafale
    Souffler
    Rafistoler Souffrir
    Référent
    Suffixe
    Soufre
    Touffu
     Trafic
    Tour Eiffel

     

    * Les Rectifications orthographiques de 1990 recommandent d'écrire boursoufflure et persiffler.

     

    Remarque 1 : On sera tout particulièrement attentif aux couples siffler-persifler et souffler-boursoufler (en dépit des Rectifications orthographiques de 1990) ainsi que de folle-affoler, déformer-difforme, infamie-diffamer, réfréner-effréné.

    Remarque 2 : On retiendra que prennent deux f :

    • les mots commençant par af-, ef-, of-, sauf : afghan, africain, Afrique, aficionado, afocal, afin, éfaufiler, oflag (camp de prisonniers) ;

    • les mots commençant par dif- et par sif- (sauf sifilet, oiseau de Nouvelle-Guinée) ;

    • les mots commençant par souf-, suf-, sauf : soufre (et ses dérivés).

    Remarque 3 : On notera que, si buffle prend deux f, mufle n'en compte qu'un.

    Professeur

     


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