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Pour faire court...
« Pris de cours devant la montée fulgurante de ce groupe terroriste issu d'Al-Qaïda, les puissances occidentales et leurs alliés potentiels décident enfin de réagir » (à propos de Daech, nom arabe de l'État islamique).
(Rita Maalouf, sur huffingtonpost.fr, le 22 octobre 2014)
Ce que j'en pense
Quand on sait que la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, n'a pas ouvert un livre depuis deux ans, il ne faut pas s'étonner que nos hommes (et femmes) politiques ne soient pas davantage tentés de mettre le nez dans un dictionnaire. Ils y apprendraient pourtant que l'expression pour indiquer qu'on ne laisse pas le temps à quelqu'un de réagir, de se ressaisir est le prendre de court, où l'adjectif court − ici employé comme adverbe − ne saurait être confondu avec ses homophones court (de tennis), cours (d'une rivière, d'une planète, de la Bourse, de français) et cour (de récréation, de Louis XIV).
Sachez encore, pour ne pas être à court d'arguments, que la locution adverbiale de court signifierait − selon le Dictionnaire de l'Académie − « de façon serrée », proprement « avec un lien court » : Un chien attaché de court. Elle s'est rencontrée autrefois dans l'expression figurée tenir quelqu'un de court, « lui laisser peu de liberté », puis dans sa sœur jumelle prendre quelqu'un de court, qui s'est maintenue jusqu'à aujourd'hui.
Est-il besoin de préciser que l'on écrira toutefois très correctement : Cet élève n'a pas pris de cours... de français ?
Ce qu'il conviendrait de dire
Pris de court.
Tags : cours, court, pris de court, pris de cours, prendre de court, prendre de cours
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Commentaires
Le sujet étant "Les puissances occidentales et leurs alliés potentiels", l'accord se fait correctement au masculin pluriel.
3M. BAJeudi 30 Octobre 2014 à 14:46Au temps pour moi ! Si j’avais bien lu la suite, je me serais rendu compte qu’il y avait, en plus des « puissances occidentales », « leurs alliés potentiels ». Et comme c’est le masculin qui l’emporte…
En tout cas, moi, je ne suis pas pris de court pour vous dire bonjour!
Oui, M. BA, il en est toujours ainsi, il faut que le masculin l'emporte, et je ne suis pas d'accord, car il n'y a pas "équilibre" entre les parties prenantes... C'est toujours le "féminin" qui est pris de court. Peut-être une réminiscence machiste de notre langue, née d'une époque sexiste de discrimination basée sur le sexe, presque toujours au détriment des femmes et qui nie le droit à la liberté et à l'égalité des êtres humains. Allez savoir, même encore dans notre monde d'aujourd'hui!
C'est pourquoi, je n'ai jamais accepté cette règle stupide et à chaque fois tenté de l'enfreindre pour l'honneur des femmes. Je dois avouer que mon idéalisme sur "l'équilibre" du genre humain est parfois mis de côté pour ne pas passer un analphabète.
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Ce serait plutôt « prises de court » puisqu’il s’agit des puissances occidentales, non ?