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Paroxisme ?
« Malek Boutih a la solution. Un changement de gouvernement (un ministère pour Boutih ?). Et, le jour où la crise atteindra son paroxisme, une dissolution de l'Assemblée nationale pour "retrouver un élan" » (à propos du député PS de l'Essonne, photo ci-contre).
(paru sur metronews.fr, le 12 novembre 2013)(photo parti-socialiste.fr)
Ce que j'en pense
Gageons que l'on ne proposera pas le ministère de l'Éducation à notre journaliste. C'est que paroxysme – emprunté du grec paroxusmos (« action d'exciter, de stimuler ; irritation »), lui-même dérivé de oxus (« pointu, aigu ») – s'écrit avec un y correspondant à la notation de l'upsilon grec en français.Force est toutefois de reconnaître qu'il n'en fut pas toujours ainsi : ne lit-on pas dans le Dictionnaire historique que le mot est d'abord apparu dans notre langue sous les graphies peroxime, paroxime, puis parocisme, « avant de prendre sa forme actuelle (1552) par conformation au grec » ? Au reste, Alain Rey semble avoir oublié que l'Académie commença par orthographier ledit substantif masculin, dans les quatrième (1762) et cinquième (1798) éditions de son Dictionnaire, avec un i qui ne deviendra grec qu'à compter de 1835.
Terme de médecine à l'origine, paroxysme a pris dans la langue usuelle le sens figuré de « degré extrême, moment de plus grande intensité », d'abord à propos d'un état affectif (Le paroxysme d'une passion, d'une émotion), puis d'un phénomène (L'épidémie, la bataille, la tempête était à son paroxysme). Les adjectifs paroxystique (« qui se manifeste avec ou par des paroxysmes ») et paroxysmique (« qui tient du paroxysme ») sont plus rares.
Alors, simple coquille ? Conséquence de l'attraction des noms en -isme ? De là à ce que nos hommes politiques fassent campagne pour la dissolution de l'y, ce serait un comble !
Remarque : On veillera à la bonne prononciation de la finale : -issme et non -izme.Ce qu'il conviendrait de dire
La crise atteindra son paroxysme.
Tags : paroxysme, paroxisme
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