• On n'est jamais trahi que par les chiens (*)

    On n'est jamais trahi que par les chiens (*)


    « Mâle entier, castré ou vasectomisé, ou femelle androgénisée (par injections ou implants d'hormones mâles), utilisés pour la reconnaissance des femelles en chaleurs. »
    (Larousse agricole, sous la direction de Marcel Mazoyer)
     
     

     

    FlècheCe que j'en pense

    Vous fallait-il une illustration de l'inconséquence de nos ouvrages de référence ? En voici deux.

    Au hasard de mes recherches pour la rédaction d'un précédent billet sur boute-en-train (lien ci-dessous), je tombe sur la définition susdite, dans l'édition en ligne du Larousse agricole. Autant le préciser d'emblée : ne comptez pas sur moi pour recommander chaudement ce s à chaleur, qui vient ici comme un chien dans un jeu de quilles. Certes, ferez-vous valoir avec juste raison, l'usage veut que notre substantif féminin s'emploie au pluriel pour désigner la période où les femelles des mammifères sont en chaleur (« Époque des chaleurs », selon Robert), mais c'est le singulier qui entre en lice et l'emporte chez tous les mordus de la langue quand il est question de l'état physiologique qui pousse ces mêmes femelles à l'accouplement : « Temps de la chaleur des truies » (Littré). Aussi écrira-t-on correctement (être) en chaleur, au sens de « rechercher le mâle en vue de l'accouplement, en parlant des femelles d'animaux domestiques » : « Chatte en chaleur » (Robert). « Une chienne en chaleur » (Dictionnaire de l'Académie).

    Il se trouve que c'est également la graphie préconisée par le Larousse... illustré. De quoi relancer le débat sur la cohérence au sein d'une même écurie lexicographique ! Car enfin, par quel miracle ce qui est semé par le Larousse illustré (« en chaleur ») ne serait-il pas consciencieusement récolté par le Larousse agricole (« en chaleurs ») ? Voilà qui heurte mon bon sens paysan...

    De même, je m'étonne de ne pas trouver trace, à l'entrée « chaleur » du Dictionnaire de l'Académie, de l'emploi dudit substantif au pluriel dans son acception zoologique... et de le débusquer quelques pages plus loin, au détour d'un exemple cité sous l'entrée « œstrus » : « Chez les animaux, l'œstrus coïncide avec la période du rut ou celle des chaleurs. »

    Nos éminents lexicographes auraient-ils, sur ce coup-là, manqué de flair ?

    (*) Chacun aura reconnu dans ce titre la citation d'Alphonse Allais.


    Voir également le billet Boute-en-train

     

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    La reconnaissance des femelles en chaleur.

     

    « De bout en boutePrise de tête »

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