• Météore / Météorite

    Voilà deux mots définitivement placés sous le signe de la confusion.

    Confusion des genres, tout d'abord : si l'on ignore le plus souvent que météore est un nom du genre masculin, que dire de celui de météorite, particulièrement hésitant : l'usage préfère le féminin, quand les scientifiques parlent le plus souvent d'un météorite (d'après Hanse). L'Académie, quant à elle, laisse le choix à l'entrée « météorite » de la dernière édition de son Dictionnaire (« nom féminin ou masculin »)... mais s'en tient au seul féminin aux autres entrées : « Le point d'impact d'une météorite », « Une météorite a percuté la Terre », « Météorite pierreuse ».

    Confusion des sens, enfin. Emprunté du grec meteôra (« choses élevées dans les airs »), météore désigne à la fois tout phénomène observé dans l'atmosphère, ainsi que, en particulier, un corps céleste qui se désintègre pendant sa chute dans l'atmosphère (on parle alors couramment d'étoile filante) et, par extension, le phénomène lumineux associé. Quant à météorite, il s'agit d'un fragment de corps céleste qui percute le sol d'un astre.

    On notera donc que la différence entre un météore et un(e) météorite réside dans le fait que seule la seconde entre en contact avec la surface de la Terre (ou de n'importe quel astre). Par ailleurs, on retiendra que météore possède un sens beaucoup plus large que celui couramment retenu, désignant aussi bien la foudre, l'arc-en-ciel, l'aurore boréale... que la seule étoile filante !

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    Remarque 1 : Au sens figuré, météore (et l'adjectif associé météorique) désigne également une personne ou une chose qui brille d'un éclat passager.

    La carrière météorique d'une chanteuse issue de la télé-réalité.

    Remarque 2 : Comète (emprunté du grec komê, chevelure) désigne un astre qui, au voisinage du Soleil, éjecte une atmosphère passagère à l'aspect de chevelure diffuse.

    Météore / Météorite
    (Film de Jack Arnold)

     

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 4 Septembre 2016 à 15:40

    Rappel indispensable concernant le sens de de ces paronymes.

    Concernant le genre et malgré la coexistence du masculin et du féminin dans de nombreux dictionnaires, le féminin semble à favoriser. En effet :

    — les composés géologiques minéraux formés depuis le XIXe siècle avec le suffixe -ite sont essentiellement féminins : azurite, mélanite, perlite, trémolite, ferrite, etc. Seuls les composés purement carbonés sont vraiment masculins : lignite, anthracite, graphite. Pour granite, il ne s'agit pas d'un suffixe ;

     — le fameux « usage » semble avoir tranché dès la popularisation du mot dans les années 1860 : le féminin a toujours dominé largement le masculin dans les écrits publiés, avec un rapport de 3 pour 1n depuis le début du XXIe siècle (source : mon analyse Google Nviewer) ;

    — les « professionnels » plébiscitent massivement le féminin dans leur communication : scientifiques, géologues, marchands.

    L'Académie argue toujours de l'usage pour trancher certaines ambigüités (1990), mais met vraiment un temps fou à en prendre acte...

      • Dimanche 4 Septembre 2016 à 19:12

        Je vous remercie de ces précisions et vous invite à lire le complément que je viens d'ajouter ci-dessus concernant la position de l'Académie.

    2
    Michel JEAN
    Dimanche 4 Septembre 2016 à 19:21

    En étudiant la pétrologie nous apprenons, de source sûre, que la roche est à la base un liquide avant d'être un solide. Rien de surprenant que le fem. l'emporte largement.

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