• Lire dans les astres

    « Retenus parmi 200.000 autres postulants du monde entier au terme d'une présélection d'un an, ces 22 Français sont aujourd'hui plus près du sol marsien qu'ils ne l'ont jamais été »
    (Thomas Féat, sur lefigaro.fr, le 20 janvier 2014)  


    La planète Mars (photo Wikipédia)

     

    FlècheCe que j'en pense

     
    Entendons-nous bien : si l'enjeu − plutôt terre à terre − se résume à aller à la rencontre des habitants de Mars, charmante bourgade du département du Gard, alors je suis de la partie. Lesdits Marsiens n'ont-ils pas accueilli en leur sein l'un des journalistes le plus en vue de la planète médiatique − je veux parler de Jean-Jacques Bourdin ? Si, comme tout porte à le croire, il est davantage question de la planète rouge, alors je me réserve le temps de la réflexion. Que notre journaliste n'en a-t-il fait autant !

    Ce n'est pas se croire tout droit sorti de la cuisse de Jupiter que de rappeler ici que martien, nom et adjectif, s'écrit avec un t, hérité du latin Martius, lui-même dérivé du nom du dieu Mars. On retrouve le même radical dans l'adjectif martial, dont le Dictionnaire historique de la langue française nous apprend qu'il concurrença un temps son proche parent : martien fut d'abord employé au sens de « guerrier », où il a été éclipsé par martial, avant d'être attesté comme adjectif au sens de « qui fleurit en mars, est du mois de mars » : « De la Martienne violete » (Jean Vauquelin de La Fresnaye, 1555). Est-il besoin de préciser qu'il y a bien des lunes que ces emplois sont sortis d'usage, au profit des acceptions modernes de « relatif à la planète Mars » (un cratère martien), « (personne) qui est sous l'influence de la planète Mars » (en termes d'astrologie), « habitant présumé de la planète Mars » (un martien, avec ou sans majuscule selon l'importance accordée au petit homme vert) et, plus familièrement, « personne bizarre » (ce mec est un martien !) ?

    À la décharge de notre journaliste, il me faut bien reconnaître que la graphie avec s a eu les faveurs de plus d'un écrivain de la première moitié du siècle dernier − mais pas des dictionnaires, semble-t-il : « des immenses cuirasses marsiennes» (Alain-Fournier) ; « Conversation avec un Marsien » (Camille Flammarion) ; « H.-G. Wells et le peuple marsien » (Charles Derennes) ; « M. Wells est tombé dans notre littérature européenne à la façon dont les Marsiens de son livre [La Guerre des mondes] tombèrent sur notre pauvre monde » (Gide). L'usage a depuis choisi une autre voie (lactée).

     

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Le sol martien.

     

    « Vol planéUsine à gaz »

    Tags Tags : , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :