• (Le, la) Centrafrique

    « Depuis plusieurs semaines, son combat a pris une autre ampleur puisque le Centrafrique est plongé dans le chaos des luttes entre factions armées » (à propos d'un Nîmois qui se bat pour rapatrier ses enfants nés en République centrafricaine).
    (Yan Barry et Laurie Zenon, sur midilibre.fr, le 17 décembre 2013)

    FlècheCe que j'en pense


    Faut-il écrire le Centrafrique ou la Centrafrique ? Il n'est probablement pas de rédaction où l'on ne se soit posé la question ces dernières semaines.

    En règle générale, sont du féminin les noms géographiques qui finissent par un e muet, du masculin... tous les autres. Mais les exceptions ne sont pas rares et c'est l'usage, vous l'aurez deviné, qui prévaut. Encore faut-il que le bougre décide de se fixer...

    En l'espèce, les médias semblent avoir fait leur choix : c'est le féminin qui tient la corde, avec l'approbation du Robert : « Centrafrique n. f. » ; après tout, des deux substantifs qui composent le nom dudit pays, c'est bien Afrique qui est le principal. Larousse, de son côté, évite de se prononcer, en s'en tenant prudemment à la dénomination officielle, sans équivoque quoiqu'un peu longue : « la République centrafricaine ». Quant aux principaux intéressés, Jacques Drillon croit savoir qu'ils privilégieraient le masculin : « Sur Sozoala.com, on lit que l’Assemblée centrafricaine avait tranché en faveur du masculin, mais en se fondant sur un vers de l’hymne national "La Renaissance", écrite par Barthélémy Boganda: "Ô Centrafrique, Ô berceau des Bantous… Longtemps soumis..." Or "soumis" peut très bien se rapporter à "berceau"… »
    Un partout, la balle au centre (afrique).

    Au-delà du genre − hésitant − du nom Centrafrique, le problème reste évidemment celui de la cohérence : ainsi les partisans de la Centrafrique veilleront-ils à évoquer la situation en Centrafrique ; les partisans du Centrafrique, la situation au Centrafrique, conformément aux règles régissant l'emploi des prépositions et des articles devant les noms de pays. On se gardera donc de prendre exemple sur cet article des Échos mêlant sans vergogne « la Centrafrique (n'est pas le Mali) », « (la situation) au Centrafrique » et « (Bangui, la capitale) du Centrafrique ». Manière d'illustrer le chaos politique par l'indécision langagière ?

     

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    La République centrafricaine est plongée dans le chaos.

     

    « La guerre des lieu(s, es, x) aura bien lieuTour de champ »

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  • Commentaires

    1
    Mardi 3 Novembre 2015 à 00:22

    Et que penser du mot-valise « Françafrique » ? L’expression « Françafrique » est utilisée de façon péjorative pour dénoncer l'action néo-coloniale prêtée à la France en Afrique (Wikipédia).

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