• L'affaire des fut-ce

    « Qu’un homme traqué puisse trouver asile, fut-ce temporairement, en Russie est chose originale » (à propos d'Edward Snowden, photo ci-contre).

    (Jack Dion, sur marianne.net, le 2 août 2013) 
     
     
    (photo Wikipédia sous licence GFDL par Laura Poitras / Praxis Films)

     

    FlècheCe que j'en pense


    Qu'un journaliste expérimenté puisse confondre, fût-ce occasionnellement, les formes conjuguées du verbe être au passé simple de l'indicatif et à l'imparfait du subjonctif est, en revanche, chose nettement plus banale.

    Comparez : Il était prêt à suivre Gérard Depardieu, fût-ce en Russie (imparfait du subjonctif à valeur de conditionnel, que l'on se gardera d'orthographier fusse-ce ou fussent-ce) et Ne fut-ce point Snowden qui divulgua à la presse des informations confidentielles ? (passé simple, sans accent circonflexe).

    Rappelons, avec Grevisse, que « l’imparfait du subjonctif peut, dans une sous-phrase ayant la valeur d’une proposition commençant par même si, équivaloir à un conditionnel présent » : D'aucuns réclament un renforcement de la lutte contre le terrorisme, fût-ce au détriment des libertés individuelles (= même si c'est au détriment de...).

    Raison de plus pour éviter d'employer un tour que l'on maîtrise mal, quand on a l'embarras du choix parmi des équivalents plus... accueillants.


    Voir également le billet C'est / Ce sont.

     

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Qu’un homme traqué puisse trouver asile, fût-ce temporairement (ou ne serait-ce que temporairement, même si ce n'est que temporairement), en Russie est chose originale.

     

    « Neuf(s)Pas nous, pas nous ! »

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