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Haro sur le hérau(l)t
« Le photographe anglais Steve Gullick a suivi le groupe de Kurt Cobain au début des années 1990. Vingt ans après la mort du hérault grunge, le 5 avril 1994, il commente pour L'Express une série de clichés extraits du beau livre Nirvana, photographies de Steve Gullick (Editions Premium). »
(Julien Bordier, sur lexpress.fr, le 4 avril 2014)
Ce que j'en pense
Oserai-je l'avouer ? Votre humble serviteur, devant la graphie hérault, tique ! C'est que ledit nom propre exige la majuscule quand il désigne, ainsi affublé de son l muet, le fleuve et le département du Languedoc.
Tout porte à croire, vous l'aurez deviné, que notre journaliste s'est emmêlé les homophones : ne voulait-il pas plus vraisemblablement parler du héraut grunge, entendez l'annonciateur, le défenseur du style musical issu du hard rock et du punk (si l'on en croit la définition du Robert) ? Au Moyen Âge, le nom commun héraut désignait en effet l'officier, civil ou militaire, chargé de porter des messages importants, de faire des proclamations solennelles et de remplir diverses fonctions dans des cérémonies, des fêtes publiques, des tournois − on est même fondé à supposer qu'il incombait à notre héros du jour de donner le signal du combat, conformément à l'étymologie : hyraut, issu du francique heriwald, hariwald, proprement « chef d'armée ». Voilà sans doute pourquoi François Hollande s'est laissé − un temps − abuser par le patronyme prometteur de son ancien chef du gouvernement, Jean-Marc Ayrault. Force lui a été de constater que ne prétend pas au nirvana politique qui veut.
Ce qu'il conviendrait de dire
Vingt ans après la mort du héraut grunge.
Tags : héraut, héros, Hérault, homophones
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