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Gue(u)non
« C'est à cette occasion que des jeunes, tendant des peaux de banane, ont comparé la garde des Sceaux à une "gueunon". »
(Ivan Valerio, sur europe1.fr, le 2 novembre 2013)Christiane Taubira (photo Wikipédia sous licence GFDL par Guillaume Paumier)
Ce que j'en pense
Le propos est suffisamment scandaleux pour ne pas ajouter la faute à l'insulte. Mais il faut croire que notre journaliste ne compte pas parmi les vieux singes de la rédaction à qui il est inutile d'apprendre à faire... l'orthographe.C'est que guenon n'a rien à voir avec gueux, non : l'Académie le ferait plutôt descendre à grandes enjambées de guenille, « à cause de la longue queue traînante du singe que désignait ce mot ». Et voilà que l'on découvre que ledit substantif féminin a d'abord désigné une espèce particulière de singes (les cercopithèques, mâles et femelles), avant de prendre le sens ordinaire de « femelle du singe » : Après les singes et les babouins, se trouvent les guenons ; c'est ainsi que j'appelle, d'après notre idiome ancien, les animaux qui ressemblent aux singes ou aux babouins, mais qui ont de longues queues (Buffon).
De là à ce que nos « joyeux drills » en viennent à traiter la garde des Sceaux de « singesse »...
Ce qu'il conviendrait de dire
Une guenon.
Tags : guenon, gueunon
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