• Faute !

    « Dimanche 10 juin, l’acteur [Guillaume Canet] était présent, en compagnie de sa femme Marion Cotillard, dans les tribunes du cours central de Roland-Garros pour assister à la finale entre l’Autrichien Dominic Thiem et le champion espagnol incontesté Rafael Nadal. »
    (paru sur ladepeche.fr, le 13 juin 2018)  

     

    FlècheCe que j'en pense

    À trop écrire à la volée, on court le risque d'essuyer de cuisants revers. Surtout à Roland-Garros. C'est que le cours (= la leçon) de tennis ne saurait se confondre avec le court (= le terrain) de tennis. Le premier, employé dans son acception ayant trait à l'enseignement, serait issu selon le TLFi de l'ancien catalan cors (« conférence, entretien ») (1), quand le second le doit davantage à l'ancêtre de notre cour (le vieux français cort et ses variantes curt, court), avant que celui-ci ne perde son t étymologique (emprunté du latin curtis, « cour de ferme, enclos »), probablement sous l'influence du latin médiéval curia (« assemblée »).

    Sachez encore, pour la faire courte, que notre ancien court a longtemps joué « à l'international », comme on dit de nos jours : en effet, ce sont les Anglais qui, au XIIe siècle, l'auraient saisi au bond (avec le sens de « résidence d'un souverain et de son entourage ; entourage d'un souverain ») avant de nous le renvoyer, sept siècles plus tard, dans son emploi spécialisé pour désigner l'emplacement où l'on s'adonne à un jeu de balle (paume, tennis, squash [2]). « Pourvu qu'on prononce à la française (cour), je consens qu'on parle d'un court de tennis », écrivait René Étiemble en 1964 dans Parlez-vous franglais ?. Las ! c'est précisément ladite prononciation avec t muet qui a favorisé la confusion avec les homophones cour et cours. La langue est décidément retorse, qui n'en finit pas de nous prendre de court et de nous attirer dans ses filets.


    (1) Cours au sens de « mouvement » (cours d'eau, cours de la Bourse) serait, quant à lui, emprunté du latin cursus (« action de courir »).

    (2) Quand ils cacheraient bien leur jeu sous des airs très british, tennis et squash n'en sont pas moins issus de l'équipe de France, empruntés respectivement de l'impératif Tenez !, exclamation (autrefois prononcée « tenetz ») dont usait le joueur de paume au moment du service, et, selon les sources, de l'ancien verbe esquasser (« briser, casser ») ou escachier (« écraser ») par allusion au type de balle molle en caoutchouc utilisée dans le second sport.


    Remarque : Voir également les billets Courre et À l'international.

     

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Le court central de Roland-Garros.

     

    « Sur-sensibilitéUne bonne résolution »

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  • Commentaires

    1
    Michel Jean
    Vendredi 22 Juin 2018 à 09:03

    M. Marc. Avec les l’Occitanie et la Provence l’action de «claquer» avec force se prononce «esclaper»

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