« POLITIQUE - Le Parisien a reconnu que l'information publiée mardi était erronnée... » (à propos de l'annonce de l'ouverture d'une enquête préliminaire sur la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007).

(paru sur 20minutes.fr, le 29 juillet 2014)

(photo Wikipédia sous licence GFDL par EPP)

Ce que j'en pense

En l'espèce, la forme est aussi erronée que le fond. Car enfin, il n'est pas sans intérêt de savoir que, si l'adjectif erroné s'écrit avec deux r (comme dans erreur), le bougre ne prend qu'un seul n (comme dans âne).

Confusion orthographique avec suranné (un r et deux n) ? Influence des participes passés des verbes en -onner (chevronné, chiffonné, couronné, cramponné, goudronné...) ? Grande est, en effet, la tentation de doubler la consonne nasale au mépris de l'étymologie − erroné étant emprunté du latin erroneus (« errant, vagabond » et, au figuré, « qui est dans l'erreur, faux »), d'où son sens de « qui est entaché d'erreur ; faux ou inexact » : Des conclusion erronées. Des calculs erronés.

Là ne sont pas, au demeurant, les seules errances orthographiques qu'ait connues notre adjectif. Figurez-vous qu'il fut un temps où l'Académie préconisait d'écrire erronée au masculin comme au féminin − « Sentiment erronée, opinion erronée », lit-on dans les premières éditions de son Dictionnaire −, quand Richelet et quelques autres vagabonds de la langue plaidaient pour que l'on distinguât le masculin du féminin par la terminaison. Ce n'est qu'en 1740 que les Immortels de l'époque se sont enfin décidés à changer leur fusil d'épaule, de peur qu'on ne leur rie au nez...

Ce qu'il conviendrait de dire

L'information était erronée.