• En grandes pompes

    En grandes pompes

    « L'abbaye de Savigny célèbre en grandes pompes son 9e centenaire. »

    (publié sur lamanchelibre.fr, le 9 septembre 2012)


    (photo wikipedia sous licence GFDL par Crochet.david)


    FlècheCe que j'en pense


    Il y a des coups de pied au derrière qui se perdent ! Sans doute l'abbaye de Savigny fut-elle en son temps une grosse pointure, architecturalement parlant, au sein de l'ordre de Cîteaux, mais de là à confondre voûte abbatiale et voûte plantaire il fallait oser franchir le pas... À l'évidence, notre journaliste s'est pris les pieds dans le tapis rouge entre deux substantifs féminins paronymes.

    Empruntée du grec pompê (« escorte, procession »), la pompe – en la circonstance – désigne le faste que l'on donne à un cérémonial (la pompe d'un couronnement) ; de ce sens découle la locution adverbiale en grande pompe, qui signifie « avec faste » et s'écrit au singulier. Au figuré, on parlera de la pompe d'un discours officiel (entendez sa solennité ou, par exagération, son emphase, sa grandiloquence), d'où un discours pompeux. Au pluriel, pompes se rencontre de sinistre mémoire dans les pompes funèbres et, plus rarement, dans l'expression renoncer au monde et à ses pompes, c'est-à-dire renoncer aux vanités, aux plaisirs futiles.

    Cet emploi de pompes au pluriel est source de confusion avec le terme féminin qui, en argot, désigne une chaussure (T'as pas vu mes pompes ? Non, répondit la paire de Shadoks). Inutile, donc, de chausser du 48 pour aller traîner ses guêtres du côté de Savigny-le-Vieux. Notre journaliste, depuis l'incident, est dans ses petits souliers...

     

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    L'abbaye de Savigny célèbre en grande pompe son 9e centenaire.

     

    « Ils y irontSuspens / Suspense »

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 15 Novembre 2020 à 10:07

    Ils disparaissent les journalistes qui connaissent encore proprement leur propre langue.

    Finie l'époque des de Gaulle, des Olivier Guichard, des Couve de Murville, des Malraux, qui possédaient leur français comme des maîtres de la langue.

    Aujourd'hui on se pâme parce que Mitterrand dit "laisser du temps au temps" (qui n'est pas de lui!), on s'égosille aux pataquès à répétition d'un Sarkozy ou d'un Hollande; on cherche dans le charabia d'un Macron la substantifique moelle d'un discours, on ne trouve que du vent.

    Tant pis, je reste accroché à Pascal , La Fontaine, Racine, Saint-Simon, Chateaubriand, et puis ... Ségalen !

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