-
Chapeau !
« Essence ULTÎME de Schwarzkopf. »Ce que j'en pense
Les publicitaires auraient-ils l'esprit de contradiction ?
On connaissait le fromage blanc Calin de Yoplait, écrémé de son opercule graphique, et, à l'inverse, les parfums Hypnôse et Poême qui sacrifient l'orthographe à l'esthétique accentuée de leur Lancôme de créateur. Voici venu l'Essence ULTÎME de Schwarzkopf, chapeauté de frais. Pour mieux signifier que la qualité dudit soin capillaire atteint des sommets ? Voilà qui, convenons-en, est un tantinet tiré par les cheveux.
L'indulgence eût été de mise, il va sans dire, si cette licence orthographique − d'aucuns parlent de créativité − avait été au service d'un jeu de mots, d'un trait d'esprit, mais, en l'espèce, on ne peut s'empêcher de hocher la tête en signe d'incrédulité : les réformateurs de 1990 nous invitent à supprimer le circonflexe des i chaque fois qu'il n'apporte pas de distinction de sens utile et les publicitaires s'empressent d'en user quand l'étymologie ne le justifie pas. De là à crier au... crîme de lèse-orthographe !
Remarque : Au regard de l'orthographe traditionnelle, les seuls mots en -îme (avec accent circonflexe) sont abîme (anciennement abisme, du latin abismus) et dîme (anciennement disme, du latin decima).Ce qu'il conviendrait de dire
Que l'orthographe n'est pas en odeur de sainteté, sur le front de la publicité...
Tags : accent circonflexe, ultime, schwarzkopf
-
Commentaires
3Jambon CruJeudi 5 Juin 2014 à 16:18Bonjour,
Je cherchais sur votre site s'il convenait d'écrire "mise en abyme" plutôt que "mise en abîme", et suis tombé sur cet article. Je n'ai pas ma réponse, mais cela m'a rappelé ce petit alexandrin qu'on m'a appris à l'école et grâce auquel je sais depuis lors où mettre mes accents circonflexes : "le chapeau de la cime est tombé dans l'abîme".
Merci encore pour le plaisir de vous lire.
Selon l'Académie, on écrit : "Mise en abyme, construction en abyme ou (rare) en abîme." Rappelons que abîme, emprunté du latin abismus (altération du latin abyssus, "profondeur de l'enfer", lui-même emprunté du grec abussos, "sans fond"), est d'abord apparu en français sous les formes abisme, abysme. "Sa spécialisation en héraldique pour désigner le centre de l'écu, précise le Dictionnaire historique de la langue française, a fourni à Gide l'expression mise en abyme (1893), qui rétablit le y étymologique".
L'adjectif « ultime » (même sans flexe) pose déjà problème ; c'est un néo-anglicisme (je ne sais pas comment l'appeler), qui a les sens de : grand, important, considérable, absolu, idéal, suprême, (le) meilleur, (etc.) Très prisé des pubeux.
Ajouter un commentaire
Chapeau bas alors ; car je suis sûr que le nom du produit a été déposé (sans oublier l'accent bien entendu).