• Accord avec demi et nu

    L'adjectif demi n'ayant pas de pluriel, il ne s'accorde en genre que lorsqu'il est placé après un nom.

    Une heure et demie.

    Deux heures et demie, deux litres et demi (accord en genre, tout en restant au singulier).

    Lorsqu'ils précèdent un nom, les adjectifs demi et nu restent invariables et sont suivis d'un trait d'union.

    Une demi-heure, une demi-journée mais une heure et demie.

    Des demi-sœurs, des demi-portions, des demi-tons.

    Nu-tête, nu-pieds mais pieds nus.

     

    Séparateur de texte

    Remarque 1 : Il fut un temps où l'adjectif demi variait logiquement en genre, même quand il précédait le nom auquel il se rapportait. C'est Vaugelas, appuyé par Corneille et l'Académie, qui posa la règle moderne : considérant (dans ses Nouvelles Remarques sur la langue française) qu'« en cet endroit [substantif et adjectif] ne font tous deux qu'un seul mot », il refusa à demi antéposé la possibilité de prendre la marque du féminin « afin que la prononciation en soit plus douce et plus courte » (!). Un bel exemple d'arbitraire... que la réforme orthographique de 1901 a essayé (en vain, semble-t-il) de corriger, en autorisant l'accord des adjectifs demi, nu, feu avec le substantif qu'ils précèdent.

    Remarque 2 : Le cas de midi et demi, minuit et demi appelle un commentaire. L'accord au masculin est généralement justifié dans les ouvrages de référence par le genre de midi et de minuit (qui, rappelons-le, sont deux mots masculins). Mais une autre logique que cet accord de voisinage prévaut chez ceux qui considèrent que « la moitié de midi (ou de minuit) »  ne correspond à aucune unité de temps établie. Si l'usage comprend « midi et la moitié d'une heure » et admet « deux heures et demie », est-on fondé à refuser d'écrire midi et demie ?

    Remarque 3 : Les termes juridiques nus-propriétaires et nue-propriété font exception à la règle.

    Remarque 4 : La locution adverbiale à nu est invariable.

    Elles ont été mises à nu (= elles se sont dévoilées).

    Remarque 5 : La locution adverbiale à demi est invariable et ne prend le trait d'union que devant un nom (voir également le billet À demi).

    Faire les choses à demi.

    Parler à demi-mot, mais Une bouteille à demi pleine.

    Remarque 6 : Les mots composés avec demi- ne prennent la marque du pluriel que sur le nom.

    Des demi-douzaines, des demi-frères, des demi-finales, des demi-tours, etc.

    Remarque 7 : Demi peut être également un nom masculin désignant la moitié d'une unité (commander un demi) ou un joueur sportif (des demis de mêlée). Demie avec un e final est un nom féminin (passe me voir à la demie).

    Remarque 8 : Semi et mi sont toujours invariables et suivis d'un trait d'union.

    Des semi-remorques, la mi-temps. À mi-chemin, à mi-voix. Avoir les yeux mi-clos.

     

    Subtilités

    À midi et demi, ils ont commandé deux demis (nom : verre de bière) et deux cafés.

     

    Nu

     

    « Accès / ExcèsSi, conjonction »

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  • Commentaires

    1
    Michel JEAN
    Lundi 8 Juin 2015 à 11:22

    Bonjour Mr Marc, BRAVO encore un bien bel article, encore que celui-ci, mais Dam et Pich précisent en coeur "les Braves"que la règle moderne, signalée dès le 17e, l'est par l'Académie   Vaug. Corn. et Patru, c'est bien lui le premier qui prononça un discours de remerciement après son élection et depuis c'est l'usage et la règle pour tous,  oui !, les raleurs aussi... Merci. Bye. Mich.

    2
    Humbert
    Dimanche 2 Avril 2017 à 09:59

    On voit souvent dans des articles sur le sport ce type d'expression "La Rochelle se qualifie pour les demies" (finales) ou  "Federer  en demie" (finale),  sans bien sûr le mot "finale".

    Qu'en pensez-vous ? Merci.

    3
    Chambaron
    Lundi 1er Mai 2017 à 16:51

    Ma question concerne « mi » (votre remarque 8) lorsqu'il est suivi non d'un nom mais d'un adjectif ou d'un participe. Doit-on alors ne pas mettre de trait d'union et suivre la même règle que pour demi ?

    « Mi surprise et mi charmée, elle accepta le brin de muguet qu'il lui tendait… »

      • Lundi 1er Mai 2017 à 17:50

        Le trait d'union est de rigueur : "Il était mi-content, mi-fâché. Une jupe mi-longue. Un boxeur mi-lourd" (Dictionnaire de l'Académie).

      • Chambaron
        Lundi 1er Mai 2017 à 19:07

        Merci pour votre rapidité…

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