• Mythologique

    « Une couleur de plus sur la palette du mythologique Tom Cruise » (à propos de la sortie du film Jack Reacher).
    (Marion Gautier, au journal de vingt heures de TF1, le 26 décembre 2012) 

     
     
     
     

    FlècheCe que j'en pense


    Voilà l'acteur américain élevé au rang de demi-dieu grec !...

    Rappelons qu'il convient de ne pas confondre l'adjectif mythologique (relatif à la mythologie, à savoir l'« ensemble des histoires fabuleuses propres à une religion, à une civilisation, à un peuple ») avec mythique (relatif au mythe, ici pris au sens de « représentation qu'un ensemble d'individus, en fonction de ses croyances, de ses valeurs, se fait d'un personnage »).

    Si, au fil de ses succès au cinéma, Tom Cruise a sans doute été idéalisé par l'imagination populaire, considérer qu'il ressortit de fait à la mythologie relève assurément... de la légende !

     

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Le mythique Tom Cruise.

     


    votre commentaire
  • Sortir de ses gongs

    « "Y'a pas de faux chez moi !" répète-t-il sortant de ses gongs » (à propos de Bernard Tapie, réagissant à des rumeurs de fausse déclaration de son patrimoine en 1994).
    (Elena Brunet, sur nouvelobs.com, le 20 décembre 2012) 

    (photo nouvelobs.com)
     

    FlècheCe que j'en pense


    Voilà qui a dû faire grand bruit, à l'époque ! Après tout, notre journaliste ne suppose-t-elle pas par là que Bernard Tapie était à ce point énervé qu'il fit un vacarme assourdissant ?...

    Soyons sérieux : il y a clairement confusion entre l'instrument de musique d'Extrême-Orient, le gong, formé d'un disque de métal sur lequel on frappe avec une mailloche, et le gond de la porte (emprunté du grec gomphos, « cheville en forme de coin »), pièce de métal sur laquelle s'emboîte et pivote le battant.

    Au sens figuré (et légèrement familier), sortir de ses gonds signifie « être hors de soi, se mettre en colère » (littéralement : sortir de son axe, au point de perdre tout contrôle). La même idée d'équilibre, de stabilité se retrouve dans l'expression se tenir sur ses gonds que l'on disait autrefois d'une personne restée raisonnable (cf. Dictionnaire historique de la langue française).

    La phonétique devrait pourtant aider à distinguer ces deux paronymes : le g final de l'un se prononce, tandis que le d de l'autre reste muet. De quoi être sauvé par le... gong !

     

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Sortant de ses gonds.

     


    2 commentaires
  • Ils (s)ont convenu de

    « "Jean-François Copé et François Fillon, souhaitant mettre un terme à la crise que connaît l'UMP suite à l'élection de son équipe dirigeante du 18 novembre dernier, ont convenu de mettre en œuvre l'accord qui suit", explique un communiqué commun envoyé par le parti. »

    (Jean-Baptiste Garat, sur lefigaro.fr, le 17 décembre 2012)


    (photo Wikipédia sous licence GFDL par Marie-Lan Nguyen)



    FlècheCe que j'en pense


    J'entends déjà les mauvaises langues déplorer que, si, à l'UMP, la crise d'ego semble toucher à son terme, celle de la langue perdure...

    Passons sur la locution critiquée suite à (au lieu de « à la suite de ») pour nous intéresser au verbe convenir, à la construction si souvent malmenée.

    Si l'on s'en tient à la règle énoncée par l'Académie, convenir de (au sens de « se mettre d'accord sur ») se conjugue dans la langue soignée avec l'auxiliaire être, quand convenir à (au sens de « être approprié, plaire à ») se satisfait de l'auxiliaire avoir. Comparez : Ils sont convenus de se voir mais Cette date ne leur a pas convenu.

    Bien sûr, d'aucuns feront remarquer que Larousse et Robert ne se privent pas de laisser le choix de l'auxiliaire (uniquement pour convenir de), selon le niveau de langue : « auxiliaire être [littéraire] ou avoir [courant]. » Cette tolérance n'est clairement pas du goût de l'Académie, qui met le locuteur en garde : « Dans cet emploi, Avoir convenu de est fautif. On ne doit pas dire et moins encore écrire : nous avons convenu de, mais nous sommes convenus de. »

    Force est de reconnaître que cette distinction – que, pour ma part, je continue de respecter – a quelque chose d'arbitraire et tend à disparaître, au profit du seul auxiliaire avoir. Question de conventions...


    Voir également les billets Convenir et Suite à.

     

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Ils sont convenus de mettre en œuvre l'accord (de meilleure langue que : Ils ont convenu de...).

     


    votre commentaire
  • Toute juste nommée


    « Toute juste nommée au secrétariat d'Etat aux Sports, elle se retrouve en conflit avec sa ministre de tutelle, Roselyne Bachelot » (à propos de Rama Yade, photo ci-contre).
    (Benjamin Sportouch, dans L'Express no 3205, décembre 2012) 
     

    (photo Wikipédia sous licence GFDL par Marie-Lan Nguyen)
     

    FlècheCe que j'en pense


    L'accord de tout constitue sans doute l'une des principales difficultés de la langue française. Il n'empêche : la locution adverbiale tout juste, au sens de « précisément » ou, comme c'est le cas ici, de « à peine », est invariable.

    On est fondé à se demander s'il n'y aurait pas confusion de la part de notre journaliste avec la règle selon laquelle tout, adverbe, varie exceptionnellement quand il est placé devant un adjectif féminin commençant par une consonne ou un h aspiré (pour des raisons d'euphonie). Mais considérer juste comme un adjectif dans notre exemple serait tout juste... impensable !


    Voir également le billet Tout.

     

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Tout juste nommée au secrétariat d'État aux Sports, elle...

     


    votre commentaire
  • Ce qu'il en relate

    « François Fillon (...) vide de plus en plus son sac sur le calvaire qu'il estime avoir traversé pendant le quinquennat précédent. Ce qu'en relate Roselyne Bachelot dans A feu et à sang "n'est rien par rapport à ce qu'a été la réalité", assure-t-il, exemples à l'appui. »
    (Eric Mandonnet et Benjamin Sportouch, dans L'Express no 3204, décembre 2012) 
     
     

    FlècheCe que j'en pense


    Voilà une construction qui ne laisse pas de m'intriguer. Car à quoi renvoie le pronom en, sinon au prétendu calvaire enduré par l'ex-Premier ministre ? Ce qui suppose que la construction relater quelque chose de quelque chose serait licite, sur le modèle dire, penser, faire quelque chose de quelque chose.

    Et c'est là que je m'interroge : le verbe transitif direct relater, qui signifie « rapporter, mentionner, faire le récit de ce qu'on a vu, ou entendu, ou appris », peut-il s’accommoder d'une telle construction ? Le débat reste ouvert.

    À moins, bien sûr, qu'il ne s'agisse d'un de ces nombreux gallicismes où en (alors qualifié de « pronom-adverbe atone » par l'Académie) n'est pas toujours aisément analysable : J'en appelle à votre bon sens. C'en est fait de vous. Restons-en là, etc.

     

    Flèche

    Ce qu'il conviendrait de dire


    Ce qu'elle relate dans À feu et à sang.

    Le récit qu'elle en fait dans À feu et à sang (si l'on tient à faire référence au mot calvaire par l'intermédiaire du pronom en).

     


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires